Il est connu que les attributs sexuels de l’homme sont importants pour son ego. Plus c’est grand, mieux c’est! Pourtant, grand n’est pas toujours bon signe. Une étude américaine pour le moins provocante suggère que les hommes avec des grands testicules deviennent de moins bons pères que ceux qui en possédant des petits. Les biologistes s’intéressant à l’évolution observent, depuis des années déjà, que les primates males qui s’accouplent souvent pour promouvoir la génération suivante, ne passent pas de temps significatif avec leur progéniture. Un décalage existe par exemple entre le comportement des gorilles et ceux des chimpanzés envers leurs petits. Les chimpanzés possèdent des testicules deux fois plus grands que ceux des humains, et par conséquent, puisqu’ils produisent une grande quantité de sperme, peuvent procréer de manière significative. Cependant, ils ne font pas d’effort pour passer du temps avec leur descendants, voire les ignorentAu contraire, les gorilles, ayant des testicules plus petits, et ne produisent pas beaucoup de semence, passent un temps significatif à s’occuper de leurs petits et y font très attention. C’est précisément ce comportement que des scientifiques américains ont voulu tester chez l’homme. Pour mener leur étude, les chercheurs ont sélectionné un groupe de 70 hommes, pères d’enfants âgés d’un à deux ans, et ont mesuré le volume de leurs testicules et leur activité cérébrale à la vue de leurs enfants, ainsi que leur niveau de l’hormone male, la testostérone. De plus, dans une enquête parallèle, le comportement paternel des sujets et leur volonté de s’occuper de leurs bébés a pu être évalué par leurs conjointes. Les résultats sont similaires à ceux chez les primates : ils montrent que les pères plus attentionnés, et s’occuper bien de leurs enfants ont un volume testiculaire plus faible et possèdent également des niveaux moins élevés de testostérone. Les hommes dont la qualité paternelle était évaluée comme faible, ont, quant à eux, des testicules plus grands, mais une plus faible activité cérébrale à la vue d’une photo de leur progéniture.
Notons que les testicules sont souvent utilisés comme objet d’observation pour plusieurs études scientifiques s’intéressant à l’évolution, au développement ou à la reproduction. Par exemple, il y a quelques années, une étude suggère que la position extérieure des testicules a été déterminée par l’évolution. Les scientifiques ont pu comprendre que la température extérieure influence le sperme, et donc le sexe des descendants. Chez les reptiles, il est connu que la température est déterminante pour le sexe. Les petits alligators qui se développent à une température égale ou inférieure à 30 degrés deviennent des femelles, alors que les œufs chauffés à plus de 30 degrés deviennent des males. Chez les mammifères, un gène spécifiquement localisé sur le chromosome Y male, peut agir tel un interrupteur et bloquer le développement d’un male au profit d’une femelle. Pourtant, la température à laquelle sont gardés les testicules, et donc les spermatozoïdes, semble également être un facteur considérable dans la détermination du sexe et ceci est aussi peut-être la raison pour laquelle, les testicules se localisent à l’extérieur du corps. En effet, chez les humains, les statistiques montrent que les naissances masculines prédominent dans les régions tropicales. Afin de ralentir le développement des males, l’évolution aurait donc placé les testicules à la surface du corps, pour garder le sperme au froid.
Sanda L
Références :
1. Mascaro JS, Hackett PD, Rilling JK (2013). Testicular volume is inversely correlated with nurturing-related brain activity in human fathers. Proc Natl Acad Sci U S A 110(39):15746-51.
2. Mclahen JC, Storey H (2003). Hot male: can sex in humans be modified by temperature? J Theor Biol 222(1):71-2
English version of this article: link